Gordon Martell a récemment reçu un prix national pour souligner sa passion et son leadership en éducation autochtone.
M. Martell, surintendant aux Écoles catholiques du grand Saskatoon (Greater Saskatoon Catholic Schools), a reçu à la mi-mars de la part de Indspire, le prix Guiding the Journey: Indigenous Educator Award. Ce prix est décerné à qui joue un rôle de leader dans la communauté scolaire pour promouvoir le succès des élèves autochtones de la maternelle à la 12e année.
M. Martell indique que cette reconnaissance “témoigne de (sa) volonté de toujours de relever ce défi.”
Il a lui-même vécu la pauvreté et la marginalisation lorsqu’il a grandi dans un milieu autochtone urbain. Né dans les années 60 dans la Nation de Waterhen Lake, au nord-ouest de la Saskatchewan, M. Martell confie que sa mère a rencontré son père lorsqu’elle enseignait sur la réserve. Sa famille a déménagé à Saskatoon dans les années 70 puis s’est désintégrée. Il se souvient de la difficulté qu’il a eue à s’intégrer à l’école. Après le secondaire, il a suivi des cours de soudure, mais il y avait peu d’ouvertures dans ce domaine. Des membres de sa parenté qui participaient au programme de Formation des enseignants à l’Université de la Saskatchewan l’ont convaincu de les rejoindre. « J’avais de bons résultats scolaires et j’ai vraiment été conscientisé aux questions autochtones au Canada et ailleurs dans le monde. Je me suis impliqué activement en éducation autochtone, » dit-il.
M. Martell a commencé à enseigner au Beauval Indian Education Centre dans le Nord de la Saskatchewan, puis est revenu à Saskatoon pour compléter une maîtrise. C’est à ce moment qu’il a joint les rangs du Greater Saskatoon Catholic Schools, désirant travailler à temps partiel tout en poursuivant ses études. Il est devenu directeur-adjoint puis il a ensuite été promu coordonnateur de l’éducation autochtone, le premier dans sa division scolaire, poste qu’il occupe encore à ce jour.
Pour lui, les occasions de promouvoir la cause des apprenants des Premières Nations et des Métis sont nombreuses en éducation. « L’accent que l’on met sur les habiletés d’apprentissage du XXIe siècle favorise la participation des apprenants autochtones, puisque nous venons d’une longue tradition de pensée abstraite et de résolution de problèmes, » dit-il.
M. Martell se considère privilégié d’avoir participé à différentes initiatives reconnues au cours de sa carrière. Parmi les plus récentes, notons le renouvellement de l’une des écoles dont il est responsable, Oskayak High School. École associée du Greater Saskatoon Catholic Schools depuis 1980, la mission de cette institution est de réintégrer les jeunes à qui le système traditionnel convient peu. Bien qu’elle ait connu sa part de succès au cours des derniers trente ans, les résultats étaient plutôt mitigés depuis les dernières années.
« J’ai amorcé un échange qui a mené à un changement radical pour cette école, » dit-il. « Le conseil d’école, les enseignants et les élèves ont tous répondu au défi de redéfinir ce que représente le succès, et de mettre en place les outils requis pour y arriver. » Les résultats ne se sont pas fait attendre.
« Depuis trois ans, nous avons vu les inscriptions augmenter de 35 pourcent, l’assiduité de 28 pourcent, et le nombre de crédits accordés de 45 pourcent, » dit M. Martell. « Il y a trois ans, deux élèves ont gradué, puis 30 il y a deux ans, 40 l’année dernière, et nous anticipons 50 finissants cette année. Nous avons réussi cet exploit en acceptant la responsabilité de nos rôles, en haussant le niveau des attentes auprès des jeunes et en les aidant à atteindre leurs objectifs à l’aide de la technologie, d’un apprentissage basé sur la résolution de problèmes et en établissant des partenariats, » dit-il.
Il attribue son succès à plusieurs intervenants de la division scolaire, dont Jerry Zimmer and Bev Hanson, qu’il remercie pour leurs encouragements et leur soutien dans son cheminement professionnel. Il remercie aussi les directions d’écoles qui ont soumis sa mise en candidature pour le prix Indspire. « Je côtoie un groupe de directeurs formidables. Ils travaillent sans relâche pour l’avancement des élèves Métis et des Premières Nations, » dit-il. « Parce que ce prix vient de l’organisme Indspire, je sens que c’est mon peuple qui m’accorde cet honneur, et j’en suis particulièrement fier. »
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