Même si les élèves doivent parfois se passer de récréation pendant des semaines à cause de températures de -30oC, la vie scolaire aux écoles catholiques de Yellowknife se compare à celle des autres écoles catholiques au pays. M. Simon Taylor, président du conseil Yellowknife Catholic Schools (YCS), a fourni à l’ACCEC un survol du fonctionnement des écoles catholiques de cette ville, de ses défis et de ses pratiques réussies depuis sa création il y a plus de 60 ans.
Voici le résumé de cette conversation entre l’ACCEC et M. Taylor:
Q: Quand et comment les écoles catholiques ont-elles vu le jour?
R : Il y a 62 ans, le Père Ebner et M. Norman Bryne ont fondé le Yellowknife Catholic Schools. Ce sont eux qui ont établi les bases de ce qui s’appelait à l’époque « l’École séparée catholique romaine ». Pour eux, il fallait un système scolaire distinct pour subvenir aux besoins de la population catholique croissante. Ils ont travaillé diligemment devant la surveillance justifiable de la communauté et des instances politiques, et ont dû faire face à des défis financiers. Au cours des années 50, plusieurs confessions religieuses étaient présentes à Yellowknife, dont les anglicans, les catholiques romains, l’église unie et les baptistes; leurs enfants fréquentaient tous la Yellowknife ‘s Public School. Tous ne s’accordaient pas à dire que la création d’une école catholique serait bénéfique pour la ville. Par conséquent, les débuts de la nouvelle école catholique ont été ponctués de débats serrés mais en général dans une atmosphère de respect et de justice. Malgré ses débuts modestes, l’école séparée joue maintenant un rôle important à Yellowknife.
Q : Quelle est la structure administrative des écoles catholiques à Yellowknife?
R : Les écoles catholiques de Yellowknife sont reconnues par la Loi sur l’éducation comme la Yellowknife Public Denominational District Education Authority (L’Instance éducative publique confessionnelle régionale de Yellowknife). Nous sommes les seules écoles catholiques dans les Territoires-du-Nord-Ouest. Nous sommes administrés par un conseil composé de sept membres. Contrairement aux autres districts à l’extérieur de Yellowknife, les membres de notre personnel ne sont pas des employés de l’état. Nous gérons nos propres ententes collectives mais le financement et le contenu pédagogique sont quand même contrôlés par le gouvernement, avec la souplesse nécessaire pour adapter le curriculum à la perspective catholique.
Q : Qu’en est-il du financement?
R : Les deux sources principales de financement sont le gouvernement des Territoires-du-Nord-Ouest (80%) et les taxes scolaires (20%). Les taxes scolaires sont dirigées soit au système catholique, soit au système public, ce qui fait que nous sommes entièrement subventionnés.
Q : Quels sont les défis des écoles catholiques de Yellowknife?
R : L’éducation catholique fait partie du système d’éducation public. Comme ailleurs, notre existence est remise en question, mais elle fait quand même partie de notre histoire. Il n’existe pas de mouvement pour éliminer notre système, mais nous devons nous assurer de sa bonne réputation et de son image publique.
Un autre défi se rapporte à la question du choix d’écoles. Comme il existe deux districts publics principaux (district francophone) et deux districts autochtones plus petits, il faut s’assurer de coopérer et de tenter de conserver un équilibre. C’est bien d’avoir la possibilité de choisir son système scolaire. Comme chaque système cherche à conserver ses élèves, nous travaillons sans cesse à nous améliorer, ce qui au bout du compte est une bonne chose.
Les autres défis se rapportent à la situation économique, la température et l’étalement géographique. Puisque nous sommes situés dans le Nord, il existe pour les familles des défis d’ordre financier qui posent de réels problèmes aux élèves. Nous faisons de notre mieux pour les résoudre en s’assurant autant que possible que tout le monde se sente inclus.
Pendant l’hiver, la température pose parfois problème. Lorsqu’il fait moins de -300C, les élèves restent à l’intérieur pendant les récréations. Ceci peut parfois durer deux ou trois semaines. C’est un défi pour le personnel et pour les jeunes de rester à l’intérieur toute la journée.
Les distances présentent aussi des difficultés. Nous participons à des sorties éducatives ou des spectacles musicaux, mais il en coûte près de 1 000$ pour faire le trajet de Yellowknife à Edmonton. Pour les compétitions sportives, il faut compter les vols d’avion et les séjours à l’hôtel. Tout cela revient très cher.
Q : Quel est l’apport de la population et de la culture autochtone dans vos écoles?
R : Dans le nord, c’est la population autochtone qui est en majorité. Yellowknife compte une population transitoire importante (familles de la GRC et des forces armées), ce qui permet une intégration des élèves du sud et des communautés autochtones.
C’est une opportunité intéressante de faire partie d’une culture vivante et de participer à des échanges culturels. Nous cherchons à faire de ces jeunes des leaders pour les T.N.-O. et les élèves d’origine autochtone savent qu’ils font partie de l’ensemble de la population.
Q: Comment l’école catholique s’intègre-t-elle dans la communauté?
R : Nos écoles ont un lien étroit avec la communauté et le Centre paroissial et diocésain. Nous faisons partie de nombreuses initiatives de justice sociale qui permettent aux élèves de remettre à la communauté. Nous faisons aussi beaucoup de bénévolat. Plusieurs membres du personnel sont membres d’associations à but non lucratif. Notre réputation auprès de la communauté est d’offrir une formation solide. Nous travaillons en collaboration avec la paroisse et le diocèse pour renforcer nos partenariats entre l’école, l’église et les familles. Chaque école ainsi que l’administration scolaire sont responsables du ministère pour deux messes par année.
Mgr Mark Hagemoen et le Père Ben jouent tous deux un rôle important dans nos écoles. Ils y sont invités à des célébrations eucharistiques, à y offrir le sacrement de réconciliation durant le Carême et au besoin, de proposer un leadership et une orientation spirituelle à l’administration. Les membres de notre personnel participent aussi à différentes activités de financement pour aider la paroisse et le Centre paroissial et diocésain à réaliser ses projets. Notre église possède un responsable des jeunes qui travaille étroitement avec notre coordonnateur d’éducation religieuse. Ce sont là quelques exemples de collaboration pour le bien de nos élèves et de la communauté.
Q: Le YCS fait partie de l’ Alberta Catholic School Trustees’ Association (ACSTA). Quel genre d’appui vous offre l’ACSTA?
R : L’ACSTA est pour nous un système de réseautage important. Elle permet à nos conseillers scolaires de participer à différents congrès qui favorisent la croissance spirituelle. L’ACSTA nous offre aussi son appui dans plusieurs domaines : l’aspect juridique, les communications, le développement de politiques, la révision et l’orientation du conseil et l’évaluation des surintendants. Étant donné que nous sommes le seul conseil catholique des T.N.-O., notre participation à l’ACSTA est cruciale pour nous offrir de l’information concernant les pratiques réussies en éducation catholique, les protocoles, les questions courantes et les défis.
Pour mieux connaître le Yellowknife Catholic Schools, veuillez consulter leur site web.
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