Des réunions des conseillers scolaires à l’enseignement dans les salles de classe, en passant par toutes les autres activités connexes, toute la structure de l’éducation catholique canadienne a été fortement ébranlée par l’actuelle pandémie de Covid-19. Les conseillers scolaires ont été amenés à tenir des discussions et à prendre des décisions auxquelles ils n’auraient jamais pensé au début de l’année scolaire 2020. Les enseignants ont basculé dans de nouveaux modes d’apprentissage, tout en essayant de prendre en compte les nombreux besoins des élèves et des familles. Les directeurs d’école ont essayé d’assurer un leadership et de gérer une situation en constante évolution, sans savoir si un quelconque épilogue était en vue. Inutile de dire qu’un grand nombre de nos idées sur l’éducation ont été bouleversées et remises en question jusque dans leur essence même.
Au Canada, nous sommes à quelques mois du deuxième anniversaire du début de la pandémie de Covid-19… et la lutte continue évidemment pour les enseignants, les directeurs, les conseillers et toutes les autres personnes s’investissant dans nos écoles catholiques. Les réunions en ligne, les politiques scolaires et la gestion des éclosions sont encore présentes durant l’année scolaire 2021-2022. Les chefs d’établissement apprennent à s’adapter à une situation en constante évolution et à gérer un sentiment d’incertitude persistant.
Malgré les problèmes inopinés survenus ces deux dernières années, il n’est pas vain d’affirmer que la souffrance n’a rien de nouveau pour la race humaine. Un simple coup d’œil à l’histoire nous montre que l’humanité a traversé des périodes de profonde incertitude et de graves difficultés qui semblaient sans issues. Ces nombreuses périodes de difficulté sont jalonnées d’une multitude de récits de personnes qui se sont réfugiées dans leur foi pour trouver la paix. Comment les écoles catholiques canadiennes pourraient-elles suivre la voie de ces personnes et trouver une paix véritable et durable dans cette période tumultueuse? Comment préserver et éterniser cette paix dans nos écoles?
Nous savons toutefois qu’une composante fondamentale de l’éducation catholique est demeurée inchangée : la mission de préserver et transmettre la paix. Nos écoles ont la particularité de suivre le chemin du Christ, qui promet d’apporter la paix à ceux qui viennent la lui demander. Comment poursuivre cette mission fondamentale dans nos écoles catholiques jusqu’à la fin de l’année scolaire? Comment faire en sorte que cette année ne soit pas seulement marquée par l’épreuve et la difficulté ‒ mais plutôt par une foi sincère et une paix véritable?
Est-ce vraiment une situation nouvelle?
Alors que nous passons aujourd’hui beaucoup de temps à chercher de nouvelles solutions aux problèmes de la vie quotidienne, prenons un instant pour nous remémorer des traditions fondées de longue date ‒ des traditions qui ont entretenu la foi et la paix parmi nos aïeux. Laissons nos écoles catholiques être des lieux tournés vers Dieu ‒ le Prince de la paix qui a promis à maintes reprises d’apporter la paix aux personnes qui croient en lui.
En priant et en discernant le bien-fondé de ces questions, les conseillers scolaires, les directeurs et les enseignants ont la chance inouïe d’apporter la paix aux 850 000 élèves qui ont été confiés au système scolaire catholique canadien. Toutes les personnes engagées dans ce système ont la possibilité ultime de poser courageusement (et prioriser!) la question suivante :
« Comment trouvons-nous la paix? »
P R I È R E
La prière peut sembler évidente, mais les solutions les plus évidentes sont parfois les premières à être oubliées. Il n’y a rien de plus ancien que la prière. Simple et séculaire, ce rituel qui consiste à nous tourner vers Dieu peut être plus puissant et plus transformateur que toutes nos idées les plus récentes et les plus innovantes réunies.
Jésus lui-même prenait souvent le temps de prier et d’accorder toute son attention à son Père qui est dans les cieux. Il a aussi souvent encouragé ses disciples à prier et à refouler toute tendance à s’inquiéter du monde.
Comme cela a été le cas pour toutes les personnes qui ont traversé des périodes tumultueuses de l’histoire, la prière est au cœur de la recherche de la paix. Abandonner la prière rend la paix inaccessible.
La prière commence dans notre vie quotidienne, lorsque nous prenons le temps de nous adresser à Dieu, qui promet d’apporter la paix. La prière peut même se situer au cœur de toutes les rencontres et discussions qui animent les salles de réunion au pays. Qu’il s’agisse d’une méditation et d’une réflexion sur les Saintes Écritures, d’un moment de silence ou d’une sollicitation adressée à Dieu, la prière peut être une manière profonde d’accueillir la paix dans toutes les activités de nos écoles catholiques.
S A C R E M E N T S
Les sacrements ont permis aux chrétiens de traverser de nombreuses périodes difficiles dans l’histoire de l’Église. Aujourd’hui, ces mêmes sacrements sont aussi ceux dans lesquels nous pouvons trouver refuge. Ils enseignent à nos élèves que Dieu n’est pas éloigné de nous : il est parmi nous. Préservés au cœur de notre foi catholique, ces magnifiques rituels visent à nous permettre de rejoindre la présence de Dieu. Quel autre élément peut nous apporter plus de paix que la présence de Dieu?
Certaines périodes les plus incroyables de l’histoire de l’Église ont été marquées par les récits de personnes qui se sont unies au gré de profondes souffrances pour célébrer l’Eucharistie et chercher l’espoir. Célébrer ensemble l’Eucharistie ou administrer le sacrement de la Réconciliation sont des actes fondamentaux pour rétablir la paix dans nos écoles.
C O M M U N A U T É
Ces deux dernières années ont finalement apporté beaucoup de douleur et de souffrance. En tant que communauté catholique, il est essentiel de garder à l’esprit qu’un nombre d’entre nous souffrent et sont en proie à de grands soucis. Qu’il s’agisse d’une anxiété croissante, d’une perte d’emploi, de problèmes de santé ou d’une grande lassitude, nous devons tous être solidaires dans la douleur. Se présenter aux réunions en faisant preuve d’abondance de miséricorde pour la souffrance d’autrui ou en étant sensible aux répercussions de la pandémie parmi nos collègues, à savoir les conseillers, le personnel, les élèves et les parents, marque le début de « Déchargez-vous sur lui de vos soucis ». Les personnes qui assurent un leadership dans nos écoles catholiques sont les représentants de cette communauté authentique et montrent aux élèves à quoi ressemble une communauté chrétienne et comment elle peut aujourd’hui être un havre de paix. Les récits historiques nous ont appris que chaque période de souffrance a été l’occasion de renforcer les communautés. Nos communautés scolaires catholiques canadiennes ont aujourd’hui plus que jamais la possibilité de se renforcer. Cela commence par prendre conscience des soucis éprouvés par les personnes que nous côtoyons.
Continuons cette année de nous soutenir les uns les autres par la prière dans le cadre de notre travail à l’égard de l’éducation catholique. Que chaque école soit un havre de paix au milieu de la tempête actuelle et que nos élèves trouvent une paix durable dans la foi qui leur est transmise. Après de nombreux mois d’éducation marqués par la pandémie, faisons en sorte que cette année scolaire particulière soit marquée par une foi courageuse et la restauration de la paix dans nos écoles.
Catégories: