
Un projet en marche depuis trois ans va bientôt se réaliser.
Dans l’espoir de briser le cycle de la pauvreté et pour aider les élèves, un à la fois, à changer de vie grâce à l’éducation, l’école intermédiaire Gonzaga de Winnipeg ouvrira ses portes pour la première fois en septembre prochain.
Les écoles conçues sur le modèle jésuite de la Nativité sont particulièremenr efficaces pour briser le cycle de la pauvreté en offrant une éducation aux enfants provenants de quartiers défavorisés. C’est exactement pour cette raison que l’école intermédiaire Gonzaga a vu le jour.
Depuis 2013, une nouvelle école devait être bâtie au centre-ville de Winnipeg. Au cours des trente dernières années, plusieurs avaient proposé aux Jésuites de Winnipeg et de l’école secondaire St. Paul d’implanter le modèle jésuite de la Nativité à Winnipeg. L’idée a refait surface lorsque certains intervenants clés ont été témoins de l’ouverture réussie de l’école intermédiaire Mother Teresa en 2011.
Un groupe d’anciens et d’administrateurs de St. Paul High School ont visité Mother Teresa Middle School à Régina à l’automne 2013. Inspirés de ce qu’ils avaient vu, le même groupe s’est rendu à Milwaukee et à Chicago, pour y visiter des écoles de la Nativité. La haute administration de la Saint Mary’s Academy a aussi visité la MTMS en décembre 2013.
« Ces visites ont réaffirmé notre confiance au modèle d’école de la Nativité et renforcé nos espoirs qu’une telle école voie le jour à Winnipeg, » explique Tom Lussier, directeur du projet embauché en 2014. Pendant, un an, il a effectué une étude de faisabilité pour l’implantation d’une école de la Nativité à Winnipeg. Au printemps 2015, suite à cette première étape et grâce à l’appui de la Nativity Miguel Coalition of Schools, de la MTMS de Régina, des Jésuites du Canada et de la SPHS, la décision d’aller de l’avant a été prise. L’école intermédiaire Gonzaga (GMS) serait établie dans le quartier Point Douglas de Winnipeg.
Les intervenants principaux
Tout au long de l’étude de faisabilité et durant l’année préparatoire, un comité consultatif a fourni ses conseils judicieux et son précieux appui. Ce comité était composé des membres du comité de travail et des intervenants suivants : Mme Josie Audino, directrice de la St. Mary’s Academy; l’honorable Kevin Chief, député de Point Douglas; le Dr Jerome Cranston, de la faculté d’Éducation de l’Université du Manitoba; M. David Filmon, président du conseil de la SPHS; M. Bob Lewin, directeur de la SPHS; Sr Bernadette O’Reilly, NDS, ancienne co-directrice de Rossbrook House et Sr Susan Wikeem SNJM, ex-présidente de la SMA. M. Mitch Bourbonniere, lui aussi un ancien de la SPHS, travailleur social au centre-ville puis professeur de travail social à l’université s’est également joint au groupe. La GMS est fière de pouvoir compter sur l’appui et les conseils des membres de ce comité.
Le conseil d’administration de la GMS, incorporée en juillet 2015, se compose de trois membres fondateurs : M. Mark Chipman, président, M. Bob Puchniak, vice-président, et M. Steve Chipman, secrétaire. Feront aussi partie du conseil le Père Len Altilia SJ, président de la SPHS et assistant-provincial de l’enseignement pré-secondaire et secondaire pour les Jésuites du Canada anglais, Mme Connie Yunyk, présidente de la SMA, et M. Tom Lussier, ex-directeur de la SPHS depuis embauché au titre de premier directeur général et directeur de la GMS. Ces membres du conseil formaient le comité de travail avant l’incorporation.
Plus récemment, le Dr Niigaan Sinclair, professeur d’Études autochtones et chef de département à l’Université du Manitoba s’est ajouté au conseil d’administration. L’école fonctionnera en tant que Nativity Miguel Academy approuvée par les Jésuites, en partenariat avec les Jésuites du Canada, la SPHS et la SMA
Les débuts en septembre
À la rentrée, l’école intermédiaire Gonzaga accueillera une classe de 6ème année unique pour un maximum de vingt élèves. On souhaite recevoir de 15 à 20 élèves cette année, et ajouter annuellement une classe jusqu’au parachèvement en 8ème.
L’école n’exigera pas de frais d’admission des familles, qui devront seulement verser une somme nominale pour aider à défrayer les coûts de l’enrichissement additionnel du modèle de la Nativité en guise d’engagement à l’éducation de leur enfant. Les fonds de mise en œuvre sont fournis par un groupe de donateurs dont le nombre ira en augmentant à mesure que l’école grandira. On recherche du financement supplémentaire pour établir un fonds de dotation qui assurera une viabilité à long terme. Un programme de collecte de fonds « adoptez-un-élève » est aussi en développement. Une subvention partielle de la part du gouvernement sera disponible après la période d’attente obligatoire de trois ans suivant la date d’ouverture de l’école.
La période d’inscription commencera sous peu. Les deux principaux critères d’admission sont les suivants : les candidats doivent provenir de familles à bas revenu, et le niveau d’engagement et de motivation de l’élève et de sa famille doivent être élevés.
Son importance pour la communauté
Lorsqu’on a demandé à M. Lussier pourquoi amener l’école GMS dans ce quartier, sa réponse a été très claire :
« D’un point de vue de justice sociale, les effets négatifs de la pauvreté des enfants sur leurs opportunités éducatives et leurs perspectives de succès dans la vie représentent un défi prioritaire pour l’église et la communauté, » explique-t-il. « L’école intermédiaire Gonzaga offrira aux parents qui habituellement n’ont que peu de choix, un milieu éducatif qui cible les besoins de leurs enfants, de briser le cycle de la pauvreté et de modifier les vies par l’éducation, un enfant à la fois. »
Il nous confiait que selon les résultats de l’étude de faisabilité, les quartiers de Point Douglas et de North East Downtown de Winnipeg sont parmi les arrondissements urbains les plus pauvres au Canada, et on y retrouve une très haute proportion d’enfants à risque dans les domaines de la santé et de réussite scolaire. On retrouve dans ces deux quartiers des taux élevés de chômage, de problèmes sociaux, de crime et un très bas revenu familial moyen. Les enfants y sont plus susceptibles d’être recrutés par les gangs de rues, et de deux à trois fois plus à risque de vivre dns la pauvreté et devoir faire appel aux banques alimentaires.
« Il est clair que malgré les excellentes écoles et les programmes communautaires présents dans ces quartiers, plusieurs enfants de familles désavantagées socioéconomiquement sont laissées pour compte, et cela a des effets malheureux sur leur réussite scolaire, » disait M. Lussier, ajoutant que les facteurs démographiques et socioéconomiques des quartiers entourant la GMS indiquent que les enfants provenant de familles autochtones, néo-canadiennes ou d’autres minorités visibles sont les plus à risque.
Pour M. Lussier, cette nouvelle école arrive au parfait moment.
« Avant même la publication du rapport Vérité et réconciliation, les Jésuites du Canada anglais s’étaient déjà engagés dans une nouvelle relation avec les peuples autochtones, avec qui ils travaillent partout au pays, » disait-il. « Avec la publication de ce rapport, l’école intermédiaire Gonzaga et les Jésuites du Canada anglais reconnaissent la nécessité de tenir compte de ses recommandations dans le domaine de l’éducation, et d’agir dans un esprit de réconciliation. Conformément à la tradition de l’éducation jésuite et dans un esprit de réconciliation, l’école intermédiaire Gonzaga s’engage à être inclusive et à respecter les traditions spirituelles de ses élèves tout en maintenant sa philosophie et sa tradition jésuite catholique.